Bangkok de notre correspondant
Jamais mission n'a été aussi cruciale pour le diplomate malais Razali Ismail. L'envoyé spécial de Kofi Annan est arrivé vendredi à Rangoon, une semaine après de violents affrontements dans le nord du pays au cours desquels, selon des témoins, la dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a été blessée et environ 70 personnes tuées. Il veut convaincre la junte de le laisser rencontrer Aung San Suu Kyi, détenue dans un camp militaire et dont on est sans nouvelles depuis les affrontements. C'est le seul moyen, à ses yeux, pour la junte de «s'aider elle-même» si elle veut limiter les dommages après la désastreuse campagne contre l'opposition lancée il y a une semaine. A son arrivée, Razali Ismail a été briefé par le ministre des Affaires étrangères sur l'incident. Vendredi soir, il n'avait pas reçu de réponse à sa requête.
Cortège bloqué. Des témoignages directs permettent de reconstituer ce qui s'est passé ce jour-là, vers 19 heures, près du village de Depayin, dans la division de Sagaing (nord du pays). Aung San Suu Kyi et 250 de ses partisans de la Ligue nationale pour la démocratie, son parti, formaient un cortège de voitures sur la route après, avoir organisé un meeting dans un village voisin. A l'approche de Depayin, des camions chargés de dizaines d'hommes bloquent le cortège. Là, selon un témoin interrogé par Radio Free Asia, tout a été très vite. Les passagers armés de bâtons des voyous recrutés par le régime, mais aussi des polic