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Libération

Le Hamas charge Abou Mazen

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Maigres manifestations pour condamner le sommet d'Aqaba.
publié le 7 juin 2003 à 23h18

Maigres cortèges pour un vendredi. Tout juste quelques centaines de militants dans le camp de réfugiés de Jabaliya, bastion islamiste de la bande de Gaza. A peine un millier à Rafah. La journée de «manifestations massives» convoquée par les chefs du Hamas pour condamner «les résultats dangereux» du sommet d'Aqaba et l'appel du Premier ministre Mahmoud Abbas (dit Abou Mazen) à «arrêter l'Intifada militarisée» n'aura pas déversé les mosquées dans la rue. Avec 5 000 personnes pour un défilé mollasson, le camp de Nousseirat sauve vaguement les apparences. L'organisation radicale a déjà fait preuve d'une plus grande capacité de mobilisation pour un tel enjeu. En choisissant de «rompre le dialogue» avec le gouvernement d'Abou Mazen, le Hamas pourrait avoir opté pour une stratégie de pression plutôt que pour un affrontement direct avec l'Autorité palestinienne d'Arafat.

Les islamistes pensent pouvoir jouer des désaccords existants à la tête de l'Autorité. «Abou Mazen ne représentait absolument pas le peuple palestinien lors de ce sommet. Cela ne sert à rien de le rencontrer après les engagements qu'il a pris», a expliqué Abdelaziz al-Rantissi, l'un des chefs du Hamas à Gaza, qui estime qu'Abou Mazen a «cédé sur les droits historiques des Palestiniens, notamment sur Jérusalem, le droit au retour des réfugiés et la libération des prisonniers».

Ces derniers mois, le Hamas a subi plusieurs revers face à Tsahal. «Les menaces américaines sont plus fortes que jamais, estime un officier pale