Pour aller à Bunia, il n'y a qu'une seule route : celle des airs. «C'est comme Kaboul», explique un aviateur français, alors que l'armée de l'air se lance dans une grande opération logistique pour «projeter» plus d'un millier de soldats européens au Congo.
Problème : la piste de Bunia est en très mauvais état. Elle est de toute manière trop courte (1 800 mètres) pour accueillir les gros-porteurs. «La piste part en lambeaux à chaque atterrissage», assure un militaire, sur la base d'une reconnaissance récente. Pour la remettre aux normes, il faudrait trois mois de travaux «sans possibilité de l'utiliser», ont estimé les experts. Il faudra donc s'en servir avec parcimonie.
Gros-porteurs. Les rotations d'avions devraient ainsi être limitées à une demi-douzaine par jour. «Cette piste est un goulet d'étranglement pour l'opération Artémis», constate l'officier d'aviation. Au total, il faudra près d'un mois pour acheminer tout le dispositif.
«Nous allons créer une base opérationnelle avancée sur l'aéroport international d'Entebbe en Ouganda», précise le colonel Baptiste de l'état-major des armées. C'est là que les gros-porteurs Airbus, DC-8 ou les énormes Antonov-124 loués à des compagnies russo-ukrainiennes déposeront hommes et matériel. Environ quarante vols sont prévus pour acheminer 1 400 militaires et plus de 3 000 tonnes d'équipement et d'armes. Plus de deux tonnes par homme, c'est ce que représente aujourd'hui la logistique d'une simple opération de paix. Sur les 1 400 militaire