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Libération

Liberia: les rebelles assaillent Monrovia

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Ils ont lancé un ultimatum pour que Charles Taylor quitte le pouvoir.
publié le 9 juin 2003 à 23h18

Monrovia envoyée spéciale

Assailli par les rebelles, Monrovia est une salle des pas perdus à ciel ouvert. Les magasins sont fermés, les gens terrés dans leur maison, assis, désoeuvrés devant les bâtiments en ruine. D'autres errent sans but dans les rues sous la pluie. Un million et demi de Libériens déplacés et habitants de la capitale vivent dans l'angoisse des combats. La majorité des voitures qui circulent sont chargées de miliciens en armes et deux membres de l'ATU (L'Unité antiterroriste), du président Charles Taylor, vêtus de noir.

Aucune assistance. Depuis samedi, les autorités ont lancé un appel aux milliers de déplacés qui ont fui ces derniers jours la banlieue nord de la capitale attaquée par les rebelles du Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie). Ils se rendent à pied, par petits groupes compacts au grand stade de Monrovia. Sous les combles du bâtiment vétuste, privé d'électricité, des dizaines d'enfants pataugent dans l'eau boueuse. En deux jours, un millier de familles sont arrivées. Une livraison de nourriture, promise par le gouvernement, se fait attendre, plusieurs centaines de personnes sont ainsi privées d'eau potable, d'électricité, de médicaments, de vivres, le nombre de latrines est très insuffisant et les déplacés dont le nombre ne cesse d'augmenter ne reçoivent aucune assistance humanitaire.

Comme un seul homme, la communauté internationale est regroupée et s'apprête à partir. A l'intérieur du siège de l'Union européenne, entouré de