Bunia envoyé spécial
Un Mirage 2000 de l'armée française survole Bunia en boucle, hier en fin d'après-midi. Tous les regards le cherchent. Dans le camp de réfugiés, accueillant plusieurs milliers de civils toutes les nuits derrière le bâtiment de la Mission des Nations unies (Monuc), c'est l'excitation. «Il vient de N'Djamena, au Tchad», indique le colonel Daniel Vollot, l'officier français commandant les Casques bleus dans la province de l'Ituri. «C'est la première fois qu'ils viennent jusqu'ici, en reconnaissance.» Depuis vendredi, une centaine d'hommes des forces spéciales françaises ont débarqué dans cette région du nord-est de la république démocratique du Congo, martyrisée par plus de quatre années de guerre. Leur mission est, pour le moment, extrêmement limitée : sécuriser l'aéroport et préparer le déploiement d'un contingent de 1 500 soldats, dont une moitié de Français. Ils ont reçu mandat du Conseil de sécurité de protéger les installations onusiennes, le travail des humanitaires et les populations civiles en cas de danger immédiat.
Tirs de mortiers. Le danger, c'est devenu le quotidien des habitants de Bunia. Moins de vingt-quatre heures après l'arrivée des forces spéciales, ils ont été réveillés à l'aube par des explosions au lointain. Toute la matinée, la ville a résonné des tirs de mortiers, de roquettes et des crépitements d'armes automatiques. Tout de suite, la rumeur a été confirmée. Quelque 600 miliciens de l'ethnie lendu, qui avaient pris la ville début mai