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Libération

Japon : «Nous aurons notre revanche»

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Les nationalistes s'accaparent du dossier des kidnappés.
publié le 10 juin 2003 à 23h19

Tokyo de notre correspondant

Dans l'auditorium du Forum international de Tokyo, devant 5 000 personnes, Shintaro Ishihara, 70 ans, tout juste réélu au poste de gouverneur de Tokyo, tonne : «Nous aurons notre revanche !» L'ancien romancier métamorphosé en politicien populiste s'est découvert un nouveau cheval de bataille : la dictature de Kim Jong-il. Sur une scène où une cinquantaine de députés et de conférenciers ont pris place, le maire de la capitale se pose en héraut du combat pour la «libération» des kidnappés japonais de Pyongyang. «Nous n'abandonnerons pas nos concitoyens prisonniers», prévient-il, sous un tonnerre d'applaudissements.

Patriotes radicaux. Après avoir entonné le Furusato, une vieille chanson dédiée aux racines du pays («on veut revenir là où on est né»), le public, issu de l'électorat de base du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir), s'enflamme à chaque discours. La réunion est organisée par le Sukukai, l'Association de secours aux Japonais kidnappés par la Corée du Nord. «Au sein du Sukukai, explique Tadasu Yano, le secrétaire d'un parlementaire du PLD, des patriotes radicaux entretiennent des liens avec l'extrême droite. En s'opposant ainsi à la Corée du Nord, ils satisfont leurs rêves nationalistes.» Cette association «gère» en partie le drame qui bouleverse le Japon depuis huit mois : celui des quelque 70 Japonais (près de 300, selon l'association) qui auraient été kidnappés par la Corée du Nord dans les années 70 et 80. Le 17 septembre 2002 à Pyo