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Libération

Mauritanie : la rébellion putschiste matée

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Un ex-colonel aurait pris la tête d'un mouvement de nationalistes arabes.
publié le 10 juin 2003 à 23h19

En près de vingt ans de règne, le président mauritanien, Maaouiya Ould Taya, a plusieurs fois affirmé avoir déjoué des complots. Cette fois, l'ancien chef d'état-major, qui a pris le pouvoir en 1984 à la suite d'un coup d'Etat, a été confronté à sa première sérieuse tentative de putsch. Après deux jours de combats dans la capitale, Nouakchott, le chef de l'Etat est sorti vainqueur de cette épreuve. Hier, il a annoncé avoir maté la rébellion.

Radié de l'armée. Le régime a accusé un ancien colonel, Salah Ould Henena, d'être l'instigateur du coup. Ce gradé avait été radié de l'armée, il y a deux ans, pour avoir critiqué publiquement le chef de l'Etat. Il aurait, en réalité, pris la tête d'un mouvement créé par de jeunes officiers nationalistes arabes irrités par la décision du régime de normaliser, en 1999, ses relations avec Israël et par son rapprochement ostensible avec les Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001.

Arrestations. Ces derniers mois, des militaires américains se sont rendus à Nouakchott pour s'assurer de la détermination des autorités à lutter contre le terrorisme international. Les autorités ont procédé à des dizaines d'arrestations dans les milieux islamistes, mais aussi dans la mouvance baassiste locale, proche du régime de Saddam Hussein. «Ce qui s'est passé ce week-end en Mauritanie, affirme le journaliste spécialiste de la Mauritanie Moktar Gaouad, c'est la première manifestation de la colère de nationalistes arabes décidés à faire payer à certains régimes le