Berlin de notre correspondante
Pas question, dix jours avant le sommet des Quinze à Thessalonique, de montrer la moindre faille. A l'issue de leur déjeuner hier à la chancellerie, Gerhard Schröder et Jacques Chirac ont affiché avec insistance un front uni sur les questions européennes et internationales. «Nous n'avons pas de problèmes bilatéraux», a lancé d'entrée de jeu le chancelier. «Pas de divergences de vues», a répondu en écho le président français.
A la Convention européenne, les deux pays ont décidé de «soutenir sans restriction» le projet de Constitution de l'Europe élargie élaboré par le présidium. Autrement dit, d'adopter un système institutionnel hybride, à même de contenter toutes les parties (lire ci-dessous). Pour faire plaisir à la France, on élit un président de l'Europe, pour faire plaisir à l'Allemagne, on renforce le pouvoir du président de la Commission. Ainsi, «nous pensons avoir de bonnes chances d'aboutir à un compromis à Thessalonique», a souligné le chancelier.
Intérêts. Côté politique agricole commune (PAC), le concert franco-allemand se veut tout aussi harmonieux. «Nous devons trouver un compromis qui préserve les intérêts agricoles de la France et les intérêts industriels de l'Allemagne», a résumé Schröder. Mais à la veille du conseil des ministres de l'Agriculture à Luxembourg (lire page 22), le chancelier et le président français se sont gardés d'en dire plus. Premier contributeur au budget européen, l'Allemagne soutient le projet de la Commission