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Libération

Grande-Bretagne: Blair et Brown réconciliés par l'euro

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Longtemps rivaux en coulisse, le Premier ministre et le ministre des Finances tentent d'afficher un front uni.
publié le 11 juin 2003 à 23h20

Londres de notre correspondant

Ils sont assis l'un à côté de l'autre, s'appellent «Tony» et «Gordon» et tentent de parler d'une seule voix. Après leurs duels à fleuret moucheté, le Premier ministre britannique et son chancelier de l'Echiquier ont présenté, hier, un front uni sur le sujet qui les divise le plus. Lors d'une conférence de presse commune, ils ont exprimé l'espoir de rejoindre prochainement l'euro, vingt-quatre heures après avoir écarté cette possibilité. «Il est réaliste de penser que des progrès significatifs peuvent être faits dans l'année qui vient», a insisté Brown.

Depuis des mois, le tandem du New Labour se déchire en coulisse. Leurs partisans respectifs se font l'écho de leurs querelles de pouvoir et de leurs conflits sur la privatisation des hôpitaux ou l'accroissement des frais universitaires. La presse se plaît à souligner l'opposition entre un chef de gouvernement plein d'audace, toujours prêt à bousculer les vieux credo travaillistes, et un ministre des Finances plus prudent et aussi plus soucieux de justice sociale.

Succession. La sourde rivalité trouverait son origine dans un pacte secret scellé lors d'un dîner, en mai 1994 au Granita, un restaurant du nord de Londres. Blair a-t-il obtenu ce soir-là l'appui de Brown pour conquérir le parti en échange de la promesse de lui céder un jour la place de Premier ministre ? Quel que soit l'accord passé, le problème de la succession n'a toujours pas été résolu et empoisonne la vie politique.

Dans ce bras de fer