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Libération

Fin de mission pour des avions français sans mission

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L'armée de l'air a quitté l'Arabie Saoudite hier, après sept années d'inutilité militaire.
publié le 13 juin 2003 à 23h22

Les derniers militaires français ont quitté discrètement, hier, l'Arabie Saoudite. L'opération Alysse, l'une des plus anciennes, devenue l'une des plus absurdes, de l'armée de l'air s'est achevée par une petite cérémonie sur la base Prince-Sultan, à Al Kharj. «Cette opération a pris fin de facto avec l'intervention américaine en Irak», explique-t-on à l'état-major des armées. Depuis près de sept ans, elle avait perdu toute utilité militaire, les vols français au-dessus de l'Irak étant suspendus.

Invasion. Après les Américains qui ferment leurs bases, c'est donc au tour des Français de «démonter leur dispositif» dans le royaume... où ils étaient arrivés pour la première fois en août 1990, lors de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. «Alysse» est le nom français de l'opération alliée Southern Watch. Au lendemain de la première guerre du Golfe, deux zones d'exclusion aérienne ont été imposées à l'Irak. D'abord au Nord, en avril 1991, jusqu'au 36e parallèle, puis en août 1992 au Sud, jusqu'au 32e parallèle. Dans ces zones, qui couvraient environ la moitié de la superficie du pays, l'Irak n'avait pas le droit de faire voler ses avions militaires. Il s'agissait officiellement de protéger les populations kurdes et chiites, même si rien n'était prévu pour empêcher la dictature baasiste de les massacrer au sol... Tous les jours, des chasseurs américains, britanniques et français patrouillaient dans les deux zones, à partir de la Turquie et de l'Arabie Saoudite.

Tout s'est compliqué