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Libération

Gaza promet «l'enfer» aux Israéliens

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Après les raids de Tsahal, le Hamas exhorte ses fidèles à la vengeance.
publié le 14 juin 2003 à 23h23

Jabalyé (Gaza) envoyé spécial

Après le terminal d'Erez, frontière entre Israël et Gaza, deux tanks sont postés, tandis qu'un bulldozer blindé de Tsahal aplanit alentour des dunes de sable. Non loin, on aperçoit les vergers arasés de la localité de Beth Hanoun, que l'armée israélienne a réoccupé. Depuis l'attaque surprise du fortin militaire d'Erez, dimanche, l'armée en dégage les abords pour parer à des tirs.

Vendredi, jour de prière, Gaza est presque vide. Une affiche d'Arafat proclame : «Mon rêve ne sera jamais accompli sans toi, ô Jérusalem !» Freh Abou Mid'aine, président de la Palestinian Land Authority, ex-ministre de la Justice et député indépendant, affiche une ironie bonhomme : «Israéliens et Américains ont coupé la langue à Abou Mazen (pseudonyme de Mahmoud Abbas, Premier ministre palestinien), désormais, il passe pour un collaborateur. Devant tes ennemis, tu dois dire tes vérités : le discours d'Aqaba lui a été fatal.» L'influence du Hamas ? «Je suis contre le Hamas, et Hamas est le plus populaire. Abou Mazen s'adresse aux élites, le Hamas, au peuple. Israël a ouvert la boîte de Pandore : l'attentat de Jérusalem de mercredi est comme une carte de crédit devant la rue palestinienne. Le Hamas peut dire désormais : "Nous sommes la rue !"» Sarcastique, Freh Abou Mid'aine tranche : «Le Proche-Orient, c'est tout le temps un one-man show : un seul homme peut tout faire exploser.» Et si Israël envahit Gaza, comme le souffle la rumeur ? «Mais ils sont déjà là ! Au-dessus de