LE POUR
«Le point fort de cette Constitution, c'est qu'elle ouvre sur la perspective d'un tandem entre un Premier ministre et un ministre des Affaires étrangères européens. La phase historique des années 50 se termine. Une nouvelle partie démarre. L'Europe, dans dix ans, ne ressemblera à rien de ce qu'on connaît aujourd'hui. Les Etats fondateurs avaient comme priorités la paix et la prospérité économique, dans un projet qui a fini par déboucher sur l'unification du continent. La nouvelle phase, c'est celle de la gouvernance : comment gère-t-on de façon démocratique un ensemble de 500 millions d'habitants et trente langues, qui, par sa superficie et sa population, se place juste après la Chine et l'Inde ? Avoir un président à temps plein du Conseil européen donnera à l'Union la visibilité et la crédibilité qui lui manquent, à condition bien sûr qu'on ne désigne pas un has been. Vu la décadence de la Commission et du Parlement européens, il ne fait pas de doute et c'est tant mieux que c'est ce nouveau président de l'Europe qui va s'imposer politiquement.»
LE CONTRE
«L'énorme lacune, c'est le maintien de l'immunité judiciaire des fonctionnaires européens : cela fait reculer la démocratie de deux cents ans, pour la ramener à l'époque des privilèges. Leur statut, inspiré en 1965 du statut diplomatique, était acceptable tant que l'UE ne s'occupait que de choses marginales. Mais, depuis de nombreuses années, la Commission a abusé sans limites de son pouvoir de lever ou non les imm