Etat des lieux sur la nouvelle Constitution quatre jours avant le sommet de Thessalonique des 21et 22 juin.
Déficit d'Europe dans l'Hexagone. Les députés français parlent si peu d'Europe que le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a décidé d'imposer, une fois par mois, une séance de questions au gouvernement consacrée aux affaires européennes. Le 3 décembre, le même Debré a dérogé au règlement en faisant venir Valéry Giscard d'Estaing dans l'hémicycle pour y présenter les travaux de sa Convention. Une première qui n'a pas enthousiasmé les députés. «A la fin du discours de Giscard, nous n'étions pas plus d'une vingtaine sur les bancs», regrette François Bayrou. Le président de l'UDF ajoute, fataliste : «Le débat européen n'est pas près de s'imposer au débat national. De toute façon, le gouvernement a décidé de supprimer ce débat en créant huit super-circonscriptions régionales aux élections européennes, ce qui rend impossible la confrontation des projets.» Pour faire de l'Europe un «sujet d'opinion», Bayrou veut un référendum sur la future Constitution concoctée par VGE.
Indifférence. D'accord pour dire qu'«il faut une traduction politique des enjeux européens», Noëlle Lenoir, ministre des Affaires européennes, reste lucide : «ça va être difficile de faire des émissions de télévision sur la Convention. A part Giscard, les Français ne connaissent pas les autres membres, pour la plupart des parlementaires étrangers.» Elle se dit surtout «déçue» du manque de débat