Buenos Aires
de notre correspondant
«Ma nomination est une reconnaissance pour l'Argentine, ses militants des droits de l'homme, ses hommes politiques, ses juges, ses avocats, qui ont décidé d'enquêter sur notre tragédie.» L'avocat argentin Luis Moreno Ocampo, 50 ans, n'a pas été choisi par ses pairs comme procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) pour ses talents de défenseur du footballeur Diego Maradona... Ce défenseur des droits de l'homme qui a prêté serment hier à la CPI est surtout reconnu pour avoir mené les procès retentissants contre les dictateurs qui ont gouverné l'Argentine entre 1976 et 1983. «Son expérience dans l'enquête sur les crimes commis par la junte militaire en Argentine et sur les violations de la convention de Genève lors de la guerre des Malouines, en 1982, en fait l'expert adéquat à la tête des procureurs de la Cour pénale internationale», reconnaît Richard Dicker, directeur du programme Justice internationale de l'organisation Human Rights Watch.
Dans les années qui suivent le retour de la démocratie, en 1983, Luis Moreno Ocampo est procureur adjoint dans les procès contre les militaires argentins accusés de violation des droits de l'homme pendant la dictature (10 000 assassinats et près de 30 000 disparus). Il obtient la condamnation des principaux responsables à titre personnel et comme membres d'une junte qui a approuvé, organisé et exécuté un plan méticuleux prévoyant le kidnapping, la torture et la disparition de milliers d'Ar