Rome de notre correspondant
Avant de prendre le timon de l'Union européenne, Silvio Berlusconi a fait un arrêt à la case justice. Attendu hier midi à Rome par son homologue grec, Costas Simitis, en vue du passage de témoin pour la présidence de l'UE, le 1er juillet, le chef du gouvernement italien s'est en effet rendu auparavant à Milan pour affronter ses juges. Soupçonné de «corruption de magistrats» dans le cadre de l'affaire SME, Silvio Berlusconi est ainsi venu pour la seconde fois en un peu plus d'un mois au tribunal de la capitale lombarde pour y effectuer une «déclaration spontanée». Sans apporter les «révélations» promises, le chef du gouvernement a une nouvelle fois clamé son innocence.
Mouvements de capitaux. Alors qu'en substance les procureurs de Milan l'accusent d'avoir corrompu des juges du tribunal de Rome pour empêcher l'homme d'affaires Carlo De Benedetti de prendre le contrôle, au milieu des années 80, du groupe agroalimentaire public SME, Berlusconi a répété qu'il n'avait rien à se reprocher. Evoquant les mouvements de capitaux à l'étranger partant de comptes de son groupe Fininvest et qui, selon les procureurs, auraient servi à corrompre des juges, le magnat de la communication a rétorqué : «Si j'avais dû payer des centaines de millions de lires à des juges, je n'aurais pas eu besoin de falsifier des bilans ; il me suffisait de mettre la main dans ma poche et de prendre sur mon patrimoine personnel.» Au bout du compte a soutenu Berlusconi : «C'est comme si