Rome de notre correspondant
Deux ans après son retour au pouvoir, Silvio Berlusconi s'est pratiquement mis hors de portée des juges. Bien qu'il ait affirmé mardi devant le tribunal de Milan, où il est accusé de corruption de magistrats, «qu'il n'avait pas donné son avis favorable à l'initiative», sa majorité de droite lui a offert hier une immunité en bonne et due forme.
Convocation. Après le Sénat au début du mois de juin, la Chambre des députés a approuvé hier un texte prévoyant la suspension des procès pour les cinq plus hautes autorités de l'Etat (présidents de la République, du Sénat, de la Chambre, de la Cour constitutionnelle et chef du gouvernement) durant l'exercice de leur mandat. En principe, dès que le chef de l'Etat, Carlo Azeglio Ciampi, aura signé le nouvel article législatif, d'ici à quelques jours, et que le texte sera publié au journal officiel, le procès milanais de Silvio Berlusconi sera suspendu. A moins que les procureurs ne fassent un recours devant la Cour constitutionnelle.
Ombre. Mais, vraisemblablement, l'immunité devrait permettre au chef du gouvernement de ne pas répondre à la prochaine convocation du tribunal de Milan, le 25 juin, et, en conséquence, de prendre, le 1er juillet, la présidence italienne de l'UE sans l'ombre des juges au-dessus de sa tête.
«Nous avons approuvé une loi d'intérêt général», a soutenu Isabella Bertolini, l'une des responsables de Forza Italia, en réponse au secrétaire des Démocrates de gauche, Piero Fassino, qui s'était in