Berlin de notre correspondante

Les Grünen ne sont pas juste une bande d'écolos bataillant contre le nucléaire, pour le maïs bio ou la consigne des canettes de bière. Sur le débat des réformes sociales, notamment les retraites, les Verts allemands sont en passe de devenir le parti le plus novateur du pays. Depuis qu'ils sont entrés au gouvernement «rouge-vert» en 1998, ils avaient déjà montré qu'ils étaient passés maîtres côté pragmatisme. Lors de leur congrès, dimanche à Cottbus, ils ont franchi un pas. Ils ont adopté quasiment sans sourciller les projets de réformes tant décriés de Gerhard Schröder. Les délégués verts sont à 90 % d'accord avec le fameux Agenda 2 010 qui prévoit de réduire les dépenses sociales dans le domaine de la santé et du chômage.

Caisse citoyenne. Mais les Grünen estiment que ces changements ne s'attaquent pas encore à l'épineux problème des retraites. Alors, ils ont manifesté, dans un programme baptisé Grünen 2 020, leur volonté de réformer ce dossier dans les deux ans à venir. Leur idée : créer une caisse de retraite «citoyenne» à laquelle tous les Allemands seraient obligés de cotiser. Car les retraites des fonctionnaires sont directement prélevées sur les impôts. Ce qui diminue d'autant le socle de cotisation commun. Les Verts proposent aussi une assurance maladie «citoyenne», proche du système français puisqu'il n'y aurait plus qu'une caisse, contre cinq aujourd'hui.

«Ce système, explique Anna Lührmann, députée verte, considérée comme l'une des tête