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UE: le pari réussi de Giscard

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Il présente son projet de Constitution lors du sommet de Thessalonique.
publié le 20 juin 2003 à 23h27

Porto Carras envoyés spéciaux

Valéry Giscard d'Estaing a réussi son pari, et il va pouvoir savourer sa victoire. Le président de la Convention européenne présente ce matin aux vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement son projet de constitution pour une Union élargie. Un «succès inespéré», comme l'a dit VGE, d'autant qu'il a réussi à respecter le délai qui lui avait été fixé en décembre 2001. Mais son oeuvre n'a rien de définitif puisque les «chefs» doivent encore lui donner leur accord tel qu'il est, l'amender ou, carrément, en rédiger un autre.

Ambiguïté. Le sommet européen donnera une première indication de la température : selon qu'il sera qualifié de «point de départ», de «bonne base» ou encore de «bonne base de départ», VGE saura si son «bébé» survivra ou non à la Conférence intergouvernementale (CIG) qui débutera à la mi-octobre. C'est bien là toute l'ambiguïté européenne : alors qu'une assemblée composée de 105 représentants des gouvernements, des Parlements nationaux, du Parlement européen et de la Commission se sont mis d'accord, pour la première fois de l'histoire européenne, sur un texte relativement ambitieux, au final, ce sont les Etats qui décideront, seuls et dans le secret, de la Constitution.

Une curieuse conception de la démocratie qui est illustrée jusqu'à la caricature par l'organisation paranoïaque du sommet concoctée par la présidence semestrielle grecque de l'Union. Après avoir longtemps affirmé que le Conseil européen se réunirait à Thessalonique, les