Porto Carras (Grèce) envoyés spéciaux
«L'Europe, c'est une oeuvre des citoyens, pas seulement une affaire de diplomates et de spécialistes», a rappelé, vendredi, Valéry Giscard d'Estaing. Et, en cette matière, «les citoyens sont en avance sur les autres milieux». Le président de la Convention européenne parle d'expérience. A l'issue de quinze mois de travaux constitutionnels, les gouvernements, dans leur très grande majorité, sont clairement apparus comme le principal obstacle à l'intégration européenne, alors que les Parlements nationaux et le Parlement européen, plus proches des peuples, ont demandé plus d'Europe et surtout une Europe plus démocratique. Le traité de Nice, conclu en décembre 2000, avait déjà fourni une illustration de ces luttes pour le pouvoir de plus en plus âpres. VGE a failli le comprendre trop tard : il s'est appuyé jusqu'au dernier moment sur les Etats au sein de la Convention, avant de comprendre que ses meilleurs alliés dans son oeuvre constituante étaient les élus nationaux et européens, ainsi que les représentants de la Commission.
Capacité autonome. «Succès inespéré», selon les mots de Giscard, ce projet de Constitution risque cependant d'être détricoté par les Vingt-Cinq lors de la conférence intergouvernementale à l'automne. Non pas sauf pour quelques pays pour y ajouter une dose de fédéralisme, mais pour revenir en arrière ou pour consolider le statu quo. Si tel est le cas, la déception des citoyens risque d'être forte. Car, déjà, le projet