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Libération

Liberia: Charles Taylor aux abois

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Pressé par l'ONU et les rebelles, le président libérien s'accroche au pouvoir.
publié le 21 juin 2003 à 23h28

Monrovia envoyée spéciale

Au volant d'une Mercedes tout-terrain, Charles Taylor roule vers son village natal d'Arthington, deux jeunes femmes sont assises sur la banquette arrière, des véhicules chargés d'hommes armés encadrent la luxueuse voiture. Coiffé d'un casque colonial, bâton de commandement à la main, l'homme paraît seul. Devant l'église baptiste qu'il fait construire non loin de sa résidence, le Président s'arrête pour se recueillir. Dieu «source de tout pouvoir» est souvent invoqué par l'ancien chef de guerre, surnommé «le Diable rouge», qui n'a pas renoncé à être acteur d'une histoire dont il a écrit les pages les plus sombres.

A peine signé, mardi dernier à Accra, l'accord de paix entre les rebelles du Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) et le pouvoir était sujet à diverses interprétations. Pour les rebelles, les trente jours de délai doivent permettre de former un gouvernement de transition et surtout de mettre Charles Taylor à l'écart du processus politique. Taylor, lui, a annoncé vendredi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner avant la fin de son mandat, en janvier prochain, et qu'il se réservait le droit de briguer sa réélection. Sur le terrain, les militaires fidèles au président libérien font grise mine lorsqu'on évoque le départ de leur mentor dans un mois. «Il partira quand il veut, s'énerve le général Roland Duo. On ne veut pas d'un processus sans Charles Taylor, jamais nous ne rendrons nos armes aux rebelles.»

Pillages. Mai