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Libération

«L'Europe au mérite» pour les Balkans

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Les cinq pays balkaniques qui souhaitent adhérer à l'UE doivent donner des gages.
publié le 23 juin 2003 à 23h30

Porto Carras envoyés spéciaux

Ibrahim Rugova, le président du Kosovo, a soigneusement évité de croiser le chemin de Svetozar Marovic, le président de la Serbie-Monténégro, afin de ne pas avoir à lui serrer la main. A l'issue du deuxième sommet Union européenne-Balkans occidentaux, tenu samedi à Porto Carras, dans la foulée du sommet européen, les deux hommes ont pourtant décidé de se parler, dès le mois prochain à Bruxelles : la Serbie-Monténégro «a l'énergie pour résoudre les problèmes du passé», a assuré Marovic. Depuis la guerre du Kosovo, en 1999, ce sera la première fois que Belgrade et Pristina se parlent directement. Il y a urgence : c'est en 2004 que la question du statut définitif de la province serbe du Kosovo doit être tranchée. Si les cinq pays (Serbie-Monténégro, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Albanie) se sont vu confirmer leur vocation à adhérer à l'UE ainsi qu'une rallonge financière de 210 millions d'euros (en plus des 4,65 milliards d'euros déjà budgétés pour la période 2000-2006), ils ont aussi reçu un sévère rappel à l'ordre. Car la région est encore loin d'être stabilisée, huit ans après la fin de la guerre en Bosnie et quatre ans après celle du Kosovo. «Il n'est pas facile d'affronter sincèrement le devoir de mémoire et de justice, d'accepter le retour de l'ennemi d'hier, a souligné Jacques Chirac. La réconciliation demande une vraie volonté de part et d'autre, mais nous vous parlons avec notre expérience, il n'y a pas de plus belle aventure huma