Johannesburg
de notre correspondante
Wouter Basson est un homme libre. L'ancien responsable de Project Coast, le programme de guerre chimique et bactériologique conçu par le régime de l'apartheid contre les Noirs, ne sera pas jugé en appel. Acquitté le 11 avril 2002, après deux ans et demi d'enquête, le célèbre «Docteur la mort» ne fera pas l'objet d'un nouveau procès. Sans donner d'explications, la Cour suprême de Bloemfontein a rejeté, le 5 juin, l'appel formulé par l'Etat sud-africain. Curieusement, la fin d'une longue enquête, qui a coûté 40 millions de rands (4,3 millions d'euros) à la nouvelle Afrique du Sud, n'a pas provoqué de réaction du côté du Congrès national africain (ANC, au pouvoir). L'affaire Basson aurait pu se terminer ainsi, dans l'indifférence générale, si le principal intéressé n'avait choisi d'étaler son innocence... et surtout, son absence de regrets.
Travail accompli. Dans une interview diffusée en prime time sur la chaîne de télévision privée e-TV, le médecin a nié avoir participé, de près ou de loin, à des violations des droits de l'homme commises pendant l'apartheid. «Non, non, non, jamais, non, non», a-t-il répondu, très décontracté, à une salve de questions. Au contraire, il s'est dit «fier» du travail accompli. «A ma connaissance, a-t-il affirmé, la plupart des cas d'empoisonnement étaient légitimes, et il n'y en a pas eu un seul pour lequel le poison a pu être clairement identifié.»
C'est cette absence de preuves qui l'a conduit à l'acquittement. E