Moscou de notre correspondante
La Russie n'a plus de chaîne de télévision d'information privée. Pour TVS, fermée dans la nuit de samedi à dimanche sur décision du ministre russe de l'Information, l'aventure aura duré un an. Pour l'équipe qui l'animait, l'odyssée, entamée après son expulsion de la chaîne NTV, normalisée en sous-main par le gouvernement, se prolongeait depuis plus de deux ans. La décision du ministre, motivée officiellement par des raisons financières, intervient à six mois des élections législatives, et moins d'un an de la présidentielle ; des étapes que les autorités veulent franchir avec le moins d'obstacles possibles.
Journalistes nomades. Il n'y aura plus de repêchage pour l'équipe de journalistes que dirigeait Evgueni Kiseliov, la vedette télévisée dont la voix avait accompagné des millions de spectateurs pendant toute l'ère Eltsine. La chaîne NTV, que son équipe animait alors, avait gagné ses lettres de noblesse en couvrant notamment le conflit en Tchétchénie. Mais la chaîne, propriété de l'oligarque Vladimir Goussinski, avait commis une erreur, celle de soutenir l'opposition à Poutine lors des législatives de 1999 et la présidentielle de 2000. Elle devait le payer cher. Six mois plus tard, Goussinski était contraint à l'exil. Et, au printemps 2001, sous couvert de raisons financières, la chaîne passait dans les mains du géant gazier Gazprom, sous influence de l'Etat.
Devenue nomade, l'équipe de Kiseliov était alors accueillie à bras ouverts sur TV6, la ch