«Horaires, composition des trains, évitement des gares principales, plombage des portes par les agents de la SNCF, wagons spéciaux pour invalides et enfants en bas âge». Dès l'été 1942, sous l'occupation allemande, la compagnie nationale avait installé une «Délégation technique Sncf de Vichy», chargée d'organiser des réunions «logistiques» pour améliorer l'aménagement des convois de déportation. Au total, la SNCF aura mis en place 77 convois entre mars 1942 et août 1944, surveillant jusqu'à l'achat de bottes de paille, l'installation de brocs d'eau et de seaux hygiéniques. Tous les déportés l'ont été par le train. Or, la SNCF, en tant que personne morale, n'a jamais été condamnée pour son rôle décisif dans l'extermination des juifs de France.
Hypothèses. Hier, la direction n'a pas estimé nécessaire de réagir aux décisions de la justice américaine, soulignant seulement qu'elle dispose «de quatre-vingt-dix jours, à partir du 13 juin, pour décider d'hypothèses de recours devant la Cour suprême», et qu'elle n'a «pas l'habitude de commenter une décision de justice».
En mars dernier, devant le tribunal civil de Paris où la poursuivait Kurt-Werner Schaechter, également plaignant dans la procédure américaine, l'entreprise avait esquissé un système de défense. L'avocat de la SNCF, Yves Baudelot, avait rappelé que, entreprise publique, elle a été placée sous le contrôle de l'armée d'occupation aux termes de l'armistice de juin 1940. Cette tutelle, s'ajoutant à celle du gouvernement de V