Bagdad envoyé spécial
C'est un peu le repos du guerrier pour le PDG de la raffinerie de Dora, dans la banlieue de Bagdad. Un peu plus de deux mois après la chute de Saddam Hussein, «Dora tourne à 70 % de sa capacité et traite chaque jour 80 000 barils de pétrole brut», affirme Dathar Yahia al-Khachab. Il n'est pas peu fier de raconter comment il a préservé le site des pillages. «J'ai armé 100 employés avec des kalachnikovs. Durant cinq jours, nous avons repoussé les pillards. Certains venaient armés, en voiture ou à pied. Nous en avons envoyé 65 en prison», raconte-t-il. Quand les Américains sont arrivés, je leur ai dit que nous rendrions nos armes quand ils protégeraient notre raffinerie.» Aujourd'hui, les militaires de la coalition sont effectivement postés à l'entrée, très discrets dans un renfoncement.
Carte du parti. Dathar Yahia Al-Khachab a des airs d'Omar Sharif. En plus rugueux dans son bleu de chauffe qu'il porte même dans les locaux de l'administration, fumant cigarette sur cigarette. C'est un tout jeune patron en dépit de son ancienneté dans la raffinerie. Il a été nommé le 18 mars après avoir exercé, depuis 1968, la fonction de directeur des services d'entretien. Avant, explique-t-il, il a vu la place lui passer sous le nez autant de fois qu'il a refusé la carte du parti baas. «C'est-à-dire quatre fois», ajoute Dathar Yahia Al-Khachab qui a fini par adhérer au parti de Saddam Hussein en février 2003. «Deux mois, ce n'est rien», se justifie-t-il.
Le bureau du PDG de