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Libération

Les chercheurs ne crient pas victoire

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Malgré des avancées, les questions sur le virus subsistent.
publié le 25 juin 2003 à 23h31

L'épidémie de Sras est-elle terminée ?

Nous ne pourrons annoncer la fin de l'épidémie de pneumopathie atypique que lorsque tous les pays seront indemnes de nouveaux cas depuis au moins vingt jours, c'est-à-dire le double de la durée d'incubation maximale du virus», prévient le docteur Isabelle Nuttall du département des maladies transmissibles de l'OMS. On en est loin : plusieurs pays, dont Taïwan et le Canada, ont encore recensé de nouveaux patients ces dix derniers jours. Surtout, insiste la spécialiste de l'OMS, «il ne faut pas relâcher la surveillance, car, comme dans toute maladie infectieuse, la queue de l'épidémie peut être la période la plus dangereuse»

Quel système de surveillance ?

«La surveillance actuelle va se poursuivre pendant au moins un an, indique Christophe Paquet, de l'Institut de veille sanitaire (IVS). Pour l'instant, on est dans une logique de suivi plus que d'installation d'un nouveau système global, pérenne, plus structuré.» Ce dispositif repose sur deux niveaux : une détection au plus tôt dans les hôpitaux, et une déclaration systématique des cas suspects à l'OMS. Une organisation efficace en cas de crise, quoique difficile à gérer à long terme. L'année qui vient devrait notamment permettre de vérifier si le Sras a ou non un caractère saisonnier.

Au moins deux difficultés sont à prévoir. D'abord, «la détection des cas hors contexte épidémique reste difficile car nous ne disposons pas d'un test de diagnostic fiable», estime le Dr Philippe Barboza (IVS).