Un cargo chargé de 680 tonnes d'explosifs peut-il errer en Méditerranée pendant un mois ? L'arraisonnement du Baltic Sky, dimanche par la marine grecque, semble le confirmer. «C'est grave», constate-t-on dans les chancelleries.
Le bateau a quitté le port tunisien de Gadès le 13 mai, où il était venu s'approvisionner auprès de la Sotremu (Société tunisienne d'explosifs et de munitions). Il devait rallier Port-Soudan, le 23 ou le 24 mai, a indiqué Issam Bakry al-Khalfa, le directeur d'Integrated Chemicals and Development, la société soudanaise destinataire du chargement. Or, quatre semaines plus tard, le cargo a été intercepté en mer Ionienne, à l'ouest de la Grèce... Que faisait-il là ? Mystère. Selon les autorités grecques, le bateau en provenance d'Albanie s'est rendu à Istanbul (Turquie) le 21 mai, puis a rebroussé chemin et franchi le détroit des Dardanelles, le 2 juin. En Turquie, un nouveau capitaine, l'Ukrainien Anatoly Baltak, a pris le commandement. Selon le ministre grec de la marine, Baltak aurait déclaré qu'«au cours du trajet, ordre lui a été donné de livrer la cargaison quelque part en mer Ionienne». Une affirmation jugée «irréaliste», tant il semble difficile de transborder 680 ton nes d'explosifs en mer.
Sous surveillance. L'itinéraire du Baltic Sky a été suivi par les marines de l'Otan qui traquent les bateaux suspects en Méditerranée orientale depuis octobre 2001. Une vingtaine de bâtiments seraient actuellement sous surveillance. C'est sur la base d'infor