La guerre à la drogue a, cette année encore, enregistré d'importants progrès. C'est en tout cas le message que veut faire passer l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), qui publiait hier son rapport annuel. «Concernant l'offre, de bonnes nouvelles nous arrivent des deux principales régions de production de drogues illicites. Concernant la demande, d'importants changements se sont produits, particulièrement en Europe, en Russie et en Asie», résume le communiqué de presse. Pourtant, à y regarder de plus près, les progrès sont pour le moins ténus et le «monde sans drogues» promis par les Nations unies ne semble pas pour demain.
Explosion. Ainsi de «bonnes nouvelles» concernant l'offre. Pour la production d'héroïne, le rapport 2003 se félicite des progrès réalisés dans le Triangle d'or (les zones de culture de pavot ont reculé de 40 % entre 1998 et 2002 en Birmanie et au Laos). Mais la production mondiale d'héroïne est passée, pour la même période, de 4 400 tonnes à 4 500, l'Afghanistan en fournissant désormais les trois quarts (sa production a augmenté de 2000 % depuis la chute des talibans). Concernant la demande (15 millions de personnes consommeraient des dérivés de l'opium dans le monde), si la tendance est à la baisse en Europe de l'Ouest, l'est du continent et l'Asie centrale connaissent une explosion de la consommation, cause d'un «développement alarmant» du sida dans ces régions.
Même stratégie concernant la cocaïne. L'agence de l'ONU parle de «