Sierra Vista (Arizona) envoyée spéciale
En file indienne, les cinq hommes avancent sur le terrain rocailleux brûlé par le soleil. A une centaine de mètres de là, groupés autour d'un transmetteur satellite, équipés de caméras et de radios, une poignée d'individus les observent. Soudain leur ordinateur émet un signal d'alarme : un capteur enfoui dans le sol vient de détecter le passage de la petite colonne d'hommes et signale leur position. Immédiatement, l'avion espion qui survolait en silence le secteur est téléguidé au-dessus des clandestins. «On les a ?», s'enquiert Glenn Spencer. Les yeux rivés sur un écran de télévision qui relaie les images prises par le minidrone, un technicien confirme que la scène a bien été enregistrée et diffusée sur Internet. La mission est un succès.
Nous sommes au bord de la rivière San Pedro, l'un des principaux points d'entrée des immigrants illégaux venus du Sud, à 95 % Mexicains. C'est sur ce ranch, à moins de deux kilomètres de la frontière, que la Patrouille américaine des frontières (PAF), créée en septembre, teste son équipement. Fin avril, c'était un drone : une maquette de 90 centimètres de long pouvant voler pendant une heure vingt à 150 mètres d'altitude. Ce jour-là, ce sont les capteurs mis au point par leurs ingénieurs.
Haute technologie. «Nous voulons ouvrir la voie au développement d'un système de surveillance, complet et à faible coût, reposant sur la haute technologie», explique Glenn Spencer, qui espère installer une trentaine de