Londres de notre correspondant
Alastair Campbell prouve une fois de plus ses talents de spin doctor, de grand communicant de Downing Street. Soupçonné d'avoir trompé l'opinion britannique avec ses dossiers sur Saddam Hussein et son arsenal de mort, il se retourne contre ses détracteurs. Mercredi, il s'est sorti tant bien que mal de l'interrogatoire que lui a fait subir la commission des Affaires étrangères. Depuis, il tire à boulets rouges contre la vénérable BBC peu habituée à un tel traitement.
«Légèretés alarmantes». En deux jours, il a qualifié le spécialiste militaire de la chaîne, Andrew Gilligan, de menteur, adressé un long questionnaire au directeur de l'information Richard Sambrook en exigeant une réponse «d'ici la fin de la journée», ainsi que des excuses. Tony Blair, de son côté, a ostensiblement boudé, jeudi, la correspondante diplomatique, lors d'une conférence de presse avec Vladimir Poutine, pendant que l'un de ses ministres dénonçait aux Communes les «légèretés alarmantes» de la radiotélévision publique.
L'offensive tous azimuts vise d'abord Andrew Gilligan. Fin mai, le journaliste avait accusé le bureau du Premier ministre d'avoir «musclé» un dossier établi par les services de renseignements sur les armes de destruction massive irakiennes. Le rapport, rendu public en septembre, affirmait que Saddam Hussein pouvait mobiliser ses arsenaux chimiques et biologiques en «quarante-cinq minutes». Selon Gilligan, citant un «haut responsable», l'information ne figurait p