Les autorités iraniennes ont gagné. Apparu le 10 juin à Téhéran, le mouvement de protestation des étudiants ne semble plus capable de remporter son pari : tenir bon jusqu'au 9 juillet, date anniversaire des manifestations de 1999 qui s'étaient achevées dans le sang.
Très vite isolés par les forces de sécurité, durement réprimés dans la rue par les milices et les groupes radicaux, abandonnés par le président Mohammed Khatami qui s'est bien gardé de le soutenir, les étudiants font l'objet aujourd'hui d'une campagne massive d'arrestations visant à empêcher toute relance de la contestation.
Arrestations. Les chiffres officiels font état de 82 étudiants arrêtés, dont 32 à Téhéran, tous entre les mains du ministère des Renseignements. Mais ils ne prennent pas en compte les centaines de manifestants appréhendés par les milices, les polices parallèles et les groupes paramilitaires, comme le Ansar Hezbollah. «Au total, 4 000 personnes ont été arrêtées à travers le pays et 40 % d'entre elles ont été libérées immédiatement, a déclaré, vendredi, le procureur général de l'Etat. Aujourd'hui, il y a encore 2 000 personnes en prison.»
Les dirigeants du mouvement n'ont pas échappé aux rafles : Abdallah Momeni, secrétaire du Bureau de la consolidation de l'unité (BCU), qui regroupe de nombreuses associations d'étudiants, a été arrêté mercredi par des inconnus en civil. Il venait d'aller demander au ministère de l'Intérieur l'autorisation de manifester sur le campus le 9 juillet. Toutes les deman