Le Hamas n'avait pas le choix. L'annonce d'un cessez-le-feu par le Mouvement de la Résistance islamique n'étonnera que ceux qui connaissent mal ce groupe dont le pragmatisme tactique n'égale que la constance de sa stratégie, la libération de toute la Palestine mandataire, de la Méditerranée au Jourdain. Ces derniers jours, c'est une véritable course contre la montre qui s'est engagée. Chaque jour ou presque depuis le sommet d'Aqaba, Israël a porté des coups mortels à l'organisation intégriste.
Décapité. Son porte-parole Abdelaziz al-Rantissi a échappé de peu à un missile provoquant l'ire de la Maison Blanche contre Sharon dont l'initiative était considérée comme «inopportune». En revanche, Abdallah Qawasmeh, chef de l'aile militaire du mouvement pour la Cisjordanie, ainsi que plusieurs cadres de la bande de Gaza, ont été tués. Cette semaine, 150 militants présumés ont été arrêtés dans une gigantesque rafle à Hébron et Naplouse. Israël, qui savait que l'adoption d'une trêve rendrait beaucoup moins justifiable sa politique d'«assassinats ciblés», a donc mis les bouchées doubles. Or le Hamas, très affaibli par les coups de boutoirs de l'armée israélienne tout au long de l'année 2002, a quasiment été décapité en Cisjordanie. Il ne peut se permettre aujourd'hui de subir le même sort à Gaza.
Le cheikh Yacine, le guide spirituel du mouvement, réputé plus enclin au compromis qu'Abdelaziz al-Rantissi, a pris ces derniers jours la mesure des risques qui pèsent sur le mouvement, malgré s