Monrovia envoyée spéciale
Devant des fortifications en construction sur le pont Saint-Paul, Char les Taylor promet la paix. Il se fend même d'une petite déclaration en français : «Maintenant, c'est le dialogue, plus la guerre.» Un écho à la prise de position fort appréciée à Monrovia du ministre des Affaires étrangères français en visite au Ghana, samedi. Dominique de Villepin y a prôné le déploiement d'une force internationale et la reprise du processus politique. Il a également mis en garde contre «une trop grande cristallisation sur Char les Taylor». En butte à l'hostilité de la communauté internationale, inculpé par le tribunal pour les crimes de guerre en Sierra Leone, l'ex-chef de guerre semble décidé à résister jusqu'au bout. «Je ne partirais pas, ma survie dépend de la vôtre et la vôtre de la mienne», avait déclaré la semaine dernière le président libérien, au plus fort des combats opposant ses troupes aux rebelles. Les habitants de Monrovia se passeraient volontiers de ce lien ontologique.
«Chiens va-nu-pieds». Autre indice d'une nouvelle phase diplomatique : Charles Taylor veut travailler avec Washington à la promotion de la démocratie. «Il est important que le gouvernement démocratiquement élu ne soit pas chassé de la ville par des chiens va-nu-pieds, qui veulent juste prendre le pouvoir par les armes.» Une déclaration qui a de quoi surprendre : George Bush n'avait-il pas réclamé son départ alors que les rebelles du Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la