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Libération

«C'est à Israël de faire un geste»

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Scepticisme à Bethléem, où la population est usée par le quotidien.
publié le 30 juin 2003 à 23h35

Bethléem envoyé spécial

Oussama fait sa mauvaise tête : «On ne passe pas ! Il faut un permis pour entrer à Bethléem.» Il est druze et sert dans les gardes-frontières israéliens. Druzes et Bédouins de Tsahal sont, souvent, les plus durs à l'égard de la population palestinienne. Au-delà du barrage, le tombeau de Rachel, devant lequel stationnent quelques juifs religieux, qui est l'un des noeuds innombrables du conflit. La zone est désertée, tous les commerces fermés, des fortins militaires surplombent ce no man's land. L'entrée principale de la ville est barrée, il faut contourner des murs de béton pour retrouver la place somnolente de l'église de la Nativité.

«Pas de chance !» Quelques policiers palestiniens en civil règlent une circulation déjà fluide, un camion affiche une plaque à la gloire du Bétar-Jérusalem (l'équipe de foot la plus à droite d'Israël), un taxi collectif a collé une inscription en hébreu «Pas de chance !» à côté de calligraphies à la gloire d'Allah. Presque pas de commerces ouverts, quelques rares restaurants, sans clients. Les bruits d'évacuation de l'armée israélienne et de remise de contrôle à l'Autorité palestinienne de Gaza et de Bethléem n'émeuvent pas grand monde. «Ça ramènera les touristes ? Je ne le crois pas», dit Abou Samir, le patron, qui a dû fermer un restaurant florissant près du tombeau de Rachel.

«De toute façon, sortir du coeur des villes tout en les encerclant de l'extérieur n'est qu'un petit pas. L'important, c'est toute la "feuille de ro