«Je viens d'apprendre la condamnation de mon fils. Je suis encore sous le choc, effondrée.» Quelques heures après le verdict du procès de Vincent Reynaud et Thierry Falise, condamnés à 15 ans de prison par un tribunal au Laos, Annie-Jeanne Reynaud, la mère du cameraman français, ainsi que les amis des deux journalistes, expriment leur incompréhension face à la peine prononcée. «C'est comme un procès stalinien où l'on est condamné à la prison pour avoir volé un bout de fromage. On marche sur la tête», s'indigne Thomas Renaut, ami des deux hommes, lors d'une conférence de presse à Paris.
De son côté, la Fédération internationale des journalistes qualifie de «draconien et injuste» le «châtiment» infligé aux reporters européens. «Depuis trois jours, nous savons qu'ils sont détenus à la prison de Phontong à Vientiane, mais dans des cellules sans fenêtre, avec la lumière allumée 24 heures sur 24», précise Hugues Jardel, président du comité de soutien. Les familles et amis des reporters ont lancé un appel aux autorités françaises pour qu'elles agissent. «Nous sommes jusqu'à présent très déçus de l'action diplomatique menée par la France. Nous savons que Jacques Chirac est au courant du sort de nos amis, et attendons un engagement beaucoup plus fort de la France», affirme Hugues Jardel.
Hier dans l'après-midi, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a déclaré sa «vive inquiétude» devant la condamnation et a ajouté que «l'objectif reste le retour le plus vite possib