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Libération

Quinze ans de prison au Laos pour un reportage sans visa

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Deux journalistes et leur interprète avaient été arrêtés en juin.
publié le 1er juillet 2003 à 23h37

Bangkok correspondant

Quinze ans de prison pour avoir voulu effectuer un reportage avec un visa de touriste. Une peine démesurée s'est abattue sur les têtes du cameraman français Vincent Reynaud, du photoreporter belge Thierry Falise, et de leur interprète américain d'origine hmong, Nawkarl Mua. Les proches des journalistes sont sous le choc.

Rappel des faits : les deux journalistes et leur traducteur étaient partis fin mai au Laos afin d'effectuer, pour la Télévision Suisse Romande, un reportage sur un groupe rebelle hmong, une minorité ethnique qui lutte contre le pouvoir communiste laotien. L'affaire tourne mal car au retour de leur voyage avec les rebelles, les guides armés des journalistes s'accrochent avec des miliciens d'un village. Un rebelle et un milicien auraient été tués. Arrêtés deux jours plus tard (le 4 juin) à un poste de contrôle militaire, alors qu'ils sont seuls sur la route, Vincent Reynaud et Thierry Falise sont interrogés puis emprisonnés d'abord sur place, dans la province de Xieng Khouang, puis dans une prison de Vientiane.

Peine maximum. Avant l'audience, la plus grande confusion a régné quant aux chefs d'accusation à l'encontre des deux journalistes et de leur interprète : d'abord, on leur reproche de ne pas avoir de visa de presse, puis un ministre laotien parle de «complicité de meur tre», allusion au milicien villageois tué lors de l'accrochage avec les rebelles hmongs.

Leur procès, qui a eu lieu lundi après-midi devant le tribunal de Phonsavanh, dan