Fallouja envoyé spécial
La mine grave, une foule de badauds arpente les gravats qui jonchent l'enceinte de la mosquée Al-Hassan, à Fallouja. Lundi soir, peu après la cinquième et dernière prière de la journée, une forte explosion a détruit les bâtiments situés à l'entrée du lieu de culte, tuant sept personnes et en blessant quatorze autres. Parmi les victimes figurent un responsable religieux, le cheikh Leith, ainsi que six étudiants en théologie. Aujourd'hui, Fallouja, bastion de la communauté sunnite choyée par le régime de Saddam Hussein, crie vengeance contre les Américains, accusés d'avoir sciemment bombardé la mosquée de cette ville située à l'ouest de Bagdad.
Gêneur. De nombreux habitants du quartier assurent qu'un avion de la coalition survolait le secteur au moment des faits. «Le cheikh venait juste d'entrer dans la salle d'études quand l'attaque a eu lieu», explique Meithem, un adolescent témoin de la scène. Pour la population, «l'occupant» aurait voulu se débarrasser d'un gêneur. «Le cheikh était au premier rang des manifestations organisées à Fallouja contre la présence des Américains», précise Meithem. Dans son prêche du vendredi, le religieux avait même appelé à la «guerre sainte» contre les Américains.
Quelques heures après l'explosion, des GI ont bloqué l'accès à la mosquée Al-Hassan, avant d'inspecter minutieusement les décombres. Hier, le commandement central de la coalition a rendu son verdict : l'explosion aurait été causée par une bombe artisanale en cours