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Libération

La Colombie, réfractaire mais tributaire

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En lutte contre la guérilla, Bogota ne peut se passer de l'aide américaine.
publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Bogota de notre correspondant

Les tractations de dernière minute n'y ont rien changé : les Etats-Unis ont suspendu le 1er juillet leur aide militaire à la Colombie. Pour l'instant, la punition ressemble davantage à un avertissement : sur près de 500 millions de dollars versés annuellement à Bogota, «il y a probablement cinq millions de dollars d'assistance qui sont suspendus», a estimé le porte-parole du département d'Etat américain, Richard Boucher. Seul le reliquat d'une aide purement militaire de 98 millions de dollars a été bloqué. Le plan de lutte contre la drogue, qui couvre la majorité de l'enveloppe, n'est pas concerné.

Sauf-conduit. Mais pour le gouvernement du président Alvaro Uribe, troisième bénéficiaire mondial des dollars de l'Oncle Sam, le pire est à venir : le versement de 130 millions de dollars prévu pour l'an prochain sera gelé si le pays n'approuve pas le traité imposé par Washington. Lancé dans une guerre à outrance contre les guérillas marxistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, 17 500 combattants) et de l'Armée de libération nationale (ELN, 4 000 hommes), engagé dans des dialogues avec les paramilitaires d'extrême droite (12 000 hommes), «le pays a un grand besoin de cette aide militaire», selon l'ancien ministre Augusto Ramirez. Les Colombiens espéraient que l'accord de 1962, qui octroie l'immunité aux Américains en mission officielle sur le sol andin, pourrait satisfaire Washington. Mais les Etats-Unis exigent un sauf-conduit perman