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Libération

Liberté bâillonnée pour Belhadj

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Deux des dirigeants du FIS ont purgé leurs douze années de prison.
par L.D.S.
publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Ali Belhadj, professeur de collège et vice-président du Front islamiste du salut (interdit) a été libéré hier matin. Le plus célèbre prisonnier d'Algérie, et dernier leader historique du FIS encore sous les verrous, aura effectué l'intégralité des douze ans de détention pour «crime contre la sûreté de l'Etat» auxquels l'avait condamné le tribunal militaire de Blida. Sous d'autres cieux, les trains qui arrivent à l'heure ou les prisonniers qui sortent à la fin de leur peine constituent rarement une information en soi. En Algérie, c'est la première des surprises. «Le pouvoir n'a pas l'habitude de respecter ses propres lois», expliquait peu avant maître Ali Yahia Abdenour, défenseur historique des droits de l'homme et avocat de Belhadj.

Mansuétude. Les autorités avaient été tentées de faire marcher le calendrier pénal à leur pas. En l'avançant d'abord, stratégie déjà rondement menée avec Abassi Madani, numéro 1 du FIS et condamné à la même peine que Belhadj. En 1997, l'armée avait éprouvé la nécessité de ranimer un peu le FIS, décimé par la répression. Abassi Madani avait alors bénéficié d'une liberté conditionnelle, aussitôt transformée en résidence surveillée. Agé et réduit à n'être plus qu'une silhouette muette, Madani était, de temps en temps, exhumé par le pouvoir comme preuve de sa propre mansuétude. Rendu lui aussi totalement libre de ses mouvements hier, son premier acte fut de signer le procès-verbal où il renonce à toute forme de politique. Extrait de sa cellule, et co