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Libération

UE : Berlusconi s'envoie au tapis

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Le dérapage verbal du président de l'UE envers un député SPD, hier à Strasbourg,a suscité un tollé.
publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Strasbourg (UE) envoyé spécial

Silvio Berlusconi a tenu trois heures vingt. De 9 h 15 à 12 h 40, hier matin, le Premier ministre italien a réussi à jouer au parfait élève européen en présentant, devant le Parlement de Strasbourg, le programme de sa présidence semestrielle de l'Union européenne. Jusqu'au moment où, perdant le contrôle de ses nerfs, il s'en est pris violemment au vice-président du groupe socialiste, l'Allemand Martin Schulz, qui avait osé mettre en doute sa probité : «Il y a un cinéaste italien qui tourne actuellement un film sur les camps de concentration nazis. Je vais lui suggérer de vous engager comme kapo», lui lance-t-il, goguenard. Consternation et émotion se lisent sur les visages des eurodéputés, au fur et à mesure que les propos sont interprétés dans les onze langues de l'UE. Puis, c'est la bronca. «Nazi», il n'y a pas pire insulte pour un Allemand. La cible choisie est doublement malheureuse car Schulz est un homme qui compte au sein du SPD, le parti du chancelier Gerhard Schröder. En trente secondes, Berlusconi vient de rater avec fracas son examen de passage, compromettant gravement sa présidence de l'UE.

Acte de foi. Pourtant, tout avait bien commencé. Son premier discours frôlait, dans le genre, la perfection : un véritable acte de foi communautaire, ennuyeux juste ce qu'il faut et conforme, au iota près, à ce genre d'exercice. Silvio Berlusconi a longuement plaidé pour une Europe puissante, cette Europe qui «a toujours puisé son dynamisme dans la