Les envoyés spéciaux de cinq médias français et un belge, venus couvrir la libération des deux leaders du FIS (interdit), ont été expulsés hier d'Algérie. Depuis la veille, ils étaient consignés dans un hôtel et empêchés de suivre Ali Belhadj et Abassi Madani qui retrouvaient la liberté après douze ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat. «Aucune couverture par la presse étrangère de la libération de Belhadj n'est tolérée», a précisé le ministère de la Communication. A sa sortie de prison mercredi, Belhadj, 47 ans, vice-président du FIS, avait refusé de signer un procès-verbal lui interdisant toute activité politique. «Un diktat», selon son avocat, Ali Yahia Abdenour, puisque «aucune condamnation secondaire ne figure à son jugement rendu par le tribunal militaire de Blida, comme c'est le cas dans d'autres dossiers». Avant de rentrer chez lui, Belhadj s'est recueilli sur la tombe d'Abdelkhader Hachani, le numéro 3 du FIS dont l'assassinat en 1999 reste non élucidé. Puis il s'est rendu à la télévision algérienne, lieu de son arrestation en 1991 : «Puisque vous ne voulez pas que je parle aux chaînes étrangères, laissez-moi parler à mon peuple.» Il n'a pu dépasser les grilles d'entrée au motif qu'«il n'avait pas pris rendez-vous». Madani, 72 ans, président du FIS, a, lui, accepté de signer le procès-verbal. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 1997 mais une interview lui avait valu d'être aussitôt assigné à résidence. Sur son jugement tapé à la machine
Black-out sur les leaders du FIS
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par L.D.S.
publié le 4 juillet 2003 à 23h40
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