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Libération

Colombie : des Indiens tiennent tête aux Farc

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Ils ont obtenu pacifiquement la libération d'un prêtre suisse.
publié le 4 juillet 2003 à 23h40

Bogota de notre correspondant

C'est grâce à la mobilisation de centaines d'Indiens désarmés que le Suisse Florian Arnold a pu dormir chez lui mercredi soir, après une trentaine d'heures aux mains de la guérilla. L'ancien prêtre missionnaire de 53 ans, installé en Colombie depuis 1976, se trouvait dans sa maison du village de Caldono (sud-ouest du pays) quand sept combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) sont venus le trouver, lundi après-midi. Arnold est alors forcé d'abandonner sa demeure et l'association humanitaire qu'il dirige. «Ils nous ont obligés à monter dans sa voiture, explique Ramiro Pito, qui travaille avec lui. J'ai dû conduire avec les guérilleros à l'arrière pendant plus de trois heures dans la montagne.» C'est ce Colombien qui donne l'alerte le soir, une fois relâché, sa voiture cassée. Dans la nuit, il avertit les communautés indiennes des environs : «Monsieur Florian a été enlevé.»

Mobilisation. Le travailleur social était connu. Son association a permis la création d'une école maternelle, des formations agricoles pour adultes, un projet d'exportation de tisanes... Le rapt de celui qui était devenu président de la junte communale ­ sorte de conseil de hameau ­ provoque la mobilisation des Indiens paez et des paysans de la région. Dès le lendemain de l'enlèvement, ils sont des centaines à se rassembler et à rechercher les guérilleros dans les montagnes. «Ils ont enlevé celui qu'il ne fallait pas, estime alors un des dirigeants. Cet hom