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Libération

Les soldats de Sa Majesté font profil bas à Bassora

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L'élection d'un gouverneur pourrait calmer une population exaspérée.
publié le 8 juillet 2003 à 23h44

Bassora envoyé spécial

Après trois mois de tergiversations, Bassora, la grande métropole du sud chiite contrôlée par l'armée britannique, a enfin son «gouverneur intérimaire» irakien. Le vice-président du tribunal de la ville, le juge Wail Addulateif, a été élu à bulletins secrets, le 5 juillet, par un conseil intérimaire d'une trentaine de membres nommés par la coalition, sur proposition des principaux acteurs locaux (partis politiques, groupes religieux, chefs de tribu, notables locaux, etc.). En attendant la mise en place d'institutions légales en Irak, à l'issue d'élections dont la date n'a pas encore été fixée, le gouverneur sera chargé de «conseiller» les représentants locaux de l'Autorité provisoire de la coalition qui gardent la haute main sur cette région désertique, gorgée de pétrole. Pour les Britanniques, il s'agit d'«un premier pas significatif sur la route de l'autonomie politique» du Sud chiite. Leur soulagement est perceptible.

Abattus. Ces dernières semaines, l'atmosphère s'est alourdie à Bassora, une ville qui, après des années de brimades sous l'ancien régime, a accueilli avec bienveillance l'entrée des soldats de Sa Majesté. Le 24 juin, six d'entre eux ont été abattus à Amara, au nord de la ville. L'armée britannique aurait, affirment les Irakiens, rompu sa promesse de ne plus effectuer de patrouilles dans cette localité déjà réputée frondeuse sous Saddam. Début juillet, ce sont les vétérans de l'armée irakienne, mis au chômage technique, qui ont assiégé le