Faux-fuyant ou vraie sortie ? En acceptant ce week-end l'asile «sûr» offert par son homologue nigérian, Charles Taylor a paradoxalement repris la main. Acculé dans sa capitale, Monrovia, à la merci des rebelles du Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) qui contrôlent plus des deux tiers du pays, le président libérien était, de plus, sommé par George W. Bush de quitter le pouvoir. En apparence, il s'est plié de bonne grâce et sans barguigner à la mise en demeure américaine. En apparence. Car Taylor, dont le mandat présidentiel arrive à terme en janvier 2004, s'est bien gardé de donner une date. Autre incertitude : l'offre nigériane est assortie d'une condition difficilement acceptable, à savoir l'abandon des poursuites par la Cour spéciale pour les crimes de guerre en Sierra Leone. La cour a inculpé début juin Taylor et a lancé un mandat d'arrêt international contre lui.
Interposition. Lors de sa conférence de presse conjointe avec le Nigérian Olusegun Obasanjo, Charles Taylor est revenu sur l'idée, qui lui tient à coeur, du déploiement d'une force de paix conduite par les Etats-Unis avant son départ : «Nous croyons que la participation des Etats-Unis maintenant est cruciale dans tous les cas. Nous l'acceptons, nous l'encourageons, nous invitons les Etats-Unis à venir en force et à assister le processus de rétablissement de la paix au Liberia.» L'arrivée de Casques bleus américains, appelée de leurs voeux par l'ONU, les pays d'Afrique de l'Ouest et la Fr