Jérusalem intérim
Les renseignements militaires israéliens étaient au parfum depuis plusieurs jours. Le 4 juillet, l'information a filtré dans le quotidien Haaretz. Le 7, le ministère iranien des Af faires étrangères l'a confirmé. L'Iran a achevé les essais du Shahab-3, un missile balistique d'une portée de 1 300 kilomètres, mettant l'Etat hébreu à portée de frappe. Ce missile est également en mesure d'atteindre la Turquie, allié militaire d'Israël, le sous-continent indien et les forces américaines dans le Golfe.
Sonnette. «Nous avons fait part de nos inquiétudes à nos amis américains et européens. Il faut tout faire pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. La combinaison de ce vecteur, le Shahab-3, et de l'arme nucléaire serait extrêmement grave pour la stabilité de la région», a déclaré Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien. Pour Israël, le Shahab-3 («météore» ou «étoile filante» en persan), c'est Armageddon, l'arme de l'apocalypse. Version améliorée du missile sol-sol nord-coréen No Dong-1, ce missile est capable d'emporter une charge de 800 kilogrammes.
10 000 kilomètres. En mai 2002, à la suite d'un précédent essai réussi du Shahab-3, Israël avait déjà tiré la sonnette d'alarme dans les chancelleries sur la «menace iranienne». «Nous savons que l'Iran tente de développer des missiles de différentes portées pouvant aller dans l'avenir jusqu'à 10 000 kilomètres», affirmait, à l'époque, le travailliste Shimon Pérès, chef de la diplomatie du premier c