Menu
Libération

En Argentine, Kirchner propage la purge

Article réservé aux abonnés
En s'engageant dans la lutte anticorruption, le Président s'attire les faveurs de l'opinion.
publié le 11 juillet 2003 à 23h49

Buenos Aires

de notre correspondant

Elu avec 22 % des suffrages au premier tour, orphelin d'un second tour annulé après que Carlos Menem eut jeté l'éponge, Nestor Kirchner, inconnu de la plupart des Argentins il y a encore un mois, est aujourd'hui plébiscité par près de 80 % d'entre eux.

Depuis son accession au pouvoir le 25 mai, l'ex-gouverneur de la province de Santa Cruz, en Patagonie, a insufflé au pays un vent de réforme politique qui laisse l'opposition sans voix. Même Elisa Carrio, candidate malheureuse de la gauche aux élections, n'a rien trouvé à redire aux premières décisions de Nestor Kirchner : «Le nettoyage des institutions du pays par le Président est la condition indispensable du renouveau de l'Argentine.»

Politique de choc. Mais cette lune de miel entre le chef de l'Etat et un pays en convalescence après une des pires crises de son histoire pourrait bien faire long feu. Car même si le Président a renoué les liens avec le FMI en vue de renégocier une dette abyssale (135 mil liards d'euros), la reprise économique du pays mar que le pas, le chômage ne diminue pas et l'insécurité est devenue chronique dans la métropole de Buenos Aires.

Partisan d'une politique de choc pour l'Argentine, le Président n'a pas ménagé sa peine dès les premiers jours de son mandat en purgeant les trois quarts de l'état-major de l'armée et en exigeant le remplacement de la moitié des responsables de la police de la capitale.

Même le commissaire principal de la province de Buenos Aires, qui re