Londres intérim
Tony Blair a finalement cédé hier à la pression populaire et parlementaire. Lors de son voyage, la semaine prochaine, aux Etats-Unis, le Premier ministre britannique négociera personnellement avec George Bush le rapatriement au Royaume-Uni de deux Britanniques détenus depuis dix-huit mois à Guantanamo, et qui doivent être jugés prochainement par un tribunal militaire américain.
Longtemps, le gouvernement Blair a fait la sourde oreille aux appels des députés et de la presse demandant un procès équitable pour Feroz Abbasi et Moazzam Begg, deux des six citoyens de Sa Majesté détenus dans le camp comme présumés terroristes. Accusés d'activités terroristes liées aux attentats du 11 septembre, Abbasi, 35 ans, et Begg, 23 ans, n'ont pas eu le droit de s'entretenir avec un avocat depuis leur incarcération, ni de recevoir de visite de leur famille. Ils ne connaissent toujours pas les accusations dont ils font l'objet. Ils risquent la peine de mort. «A moins qu'ils ne plaident coupables, se préparant ainsi à passer vingt ans en prison : avouer ou mourir, telle est l'alternative de ces hommes qui ne savent toujours pas ce que les Etats-Unis leur reprochent», commente le Daily Mail.
La presse tabloïd a lancé depuis une semaine une campagne pour leur rapatriement et la tenue d'un procès juste en Grande-Bretagne. Deux cents députés, toutes tendances politiques confondues, ont également signé une pétition allant dans ce sens. A la Chambre des communes en début de semaine, Blai