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Libération

La Belgique refrène ses envies de justice

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Coup d'envoi du nouveau gouvernement, qui rogne la loi sur la compétence universelle.
publié le 14 juillet 2003 à 23h53

Bruxelles correspondance

Deux mois après les élections législatives remportées haut la main et avec des scores historiques pour les socialistes et les libéraux de chaque côté de la frontière linguistique qui divise la Belgique, le gouvernement Guy Verhofstadt II a prêté serment samedi après-midi devant le roi Albert II. Une coalition dite violette a repris les rênes de la tripartite arc-en-ciel. La défaite cuisante des Verts dans les urnes les a exclus du pouvoir.

Irak. Louis Michel, la personnalité la plus médiatique de la coalition, demeure vice-Premier ministre et reste bien accroché à son portefeuille des Affaires étrangères, malgré des pressions exercées sur sa droite comme sur sa gauche. A droite, les critiques pleuvaient contre le libéral wallon, qui s'était démené contre la guerre en Irak et qui fut du même coup présenté à tort comme le père de la loi sur la compétence universelle des cours et tribunaux belges. La tête de Louis Michel avait d'ailleurs été réclamée par l'entourage de George Bush lui-même.

La première initiative du nouveau gouvernement a ainsi été l'adoption en urgence d'un nouveau texte rognant sérieusement le champ d'action de la loi de compétence universelle, datant de 1993, qui permettait aux tribunaux belges de juger les auteurs de crimes de guerre, de génocide, ou de crimes contre l'humanité quel que soit l'endroit où ils ont été commis, la nationalité des auteurs présumés ou celle des victimes.

«L'abrogation de la loi de 1993 devrait aussi nous perm