Jérusalem intérim
La marche solitaire, la semaine dernière, de Vicky Knafo, partie de Mitzpeh Ramon, une ville oubliée de Dieu au coeur du désert du Néguev, dans le sud brûlant d'Israël, jusqu'à Jérusalem, est en passe de devenir le début d'une véritable révolution des laissés-pour-compte de la société israélienne. Cette mère célibataire de trois enfants est venue demander des comp tes au ministre des Finances, Benyamin Netanyahou, qui, avec son plan d'austérité économique draconien, l'a réduite à la famine.
Vicky Knafo, tee-shirt et casquette vissée sur le crâne, a rallié en neuf jours les 200 km qui séparent les deux villes, un drapeau israélien à la main, provoquant l'admiration et l'enthousiasme de centaines de personnes sur sa route. Les automobilistes klaxonnaient en passant à sa hauteur pour l'encourager, des voyageurs descendaient de leur autobus pour lui dire un mot, les kibboutzim (villages collectivistes), des pionniers socialistes de la première heure qui ont voulu bâtir en Israël une société juste, l'ont accueillie pour la nuit et ont soigné ses cloques. Sa marche, relayée jour après jour par les grands journaux et la radio nationale, a enflammé les esprits. Une héroïne du peuple était née. Elle a planté sa tente devant les bureaux de la présidence du Conseil israélien. Décidée à combattre jusqu'au bout pour la cause des mères célibataires, réduites comme elle à la misère, et pour celle de tous les déshérités du pays.
Allocations familiales. Après plus de trente mo