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Libération

RD-Congo : pacification en trompe l'oeil

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Malgré la présence d'une force européenne, les haines tribales subsistent.
publié le 15 juillet 2003 à 23h55

Artémis approche de la mi-mandat et la mission multilatérale de maintien de la paix présente à Bunia, dans le nord-est du Congo-Kinshasa, commence enfin à entrer dans le vif du sujet : le désarmement des milices et le retour des réfugiés. On estime que, depuis 1999, 50 000 per sonnes ont été tuées et un demi-million déplacées dans le district de l'Ituri, dont Bunia est le chef-lieu, par les combats entre milices politico-ethniques soutenues et manipulées par les deux puissants voisins du Congo, l'Ouganda et le Rwanda. Une descente aux enfers qui résume le drame de l'ex-Zaïre en proie à la «première guerre mondiale africaine», c'est-à-dire un conflit tant intérieur qu'externe, depuis cinq ans.

Détermination. Ces derniers mois, la violence a pris de telles proportions (lire ci-contre) entre Hemas (l'ethnie minoritaire) et Lendus (l'ethnie majoritaire) en Ituri que la communauté internationale a décidé de ramener le calme en dépêchant une force européenne à forte dominante française. Depuis l'arrivée, début juin, des premiers éléments d'Artémis qui ont démontré leur détermination dès le début de leur mission, les risques de «génocide» semblent écartés. Reste que la situation est à nouveau très tendue et que les incidents se sont multipliés ces derniers jours avec l'Union des patriotes congolais (UPC), une faction dominée par l'ethnie Hema et alliée au Rwanda.

Quatre miliciens de l'UPC ont été tués par les soldats français en trois jours. Le parti, qui a pris au printemps le contr